REPONSE DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR DENIS SASSOU-N’GUESSO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
A LA CEREMONIE DE PRESENTATION DES VŒUX
DU CORPS DIPLOMATIQUE
A L’OCCASION DU NOUVEL AN 2017
Brazzaville, le 5 Janvier 2017
Madame la Doyenne,
Les vœux aimables et chaleureux que vous venez de former, en votre nom et en celui de l’ensemble du corps diplomatique, à l’endroit du peuple congolais, de son Gouvernement, de mon épouse, de mes proches, et à mon endroit, me touchent profondément.
Je vous prie d’accepter, en retour, mes souhaits de bonheur, de santé et de prospérité pour cette nouvelle année, pour vous-même, pour tous les ambassadeurs ici présents et pour les éminents dirigeants que chacun de vous représente en République du Congo.
Votre analyse de l’état du monde est juste. Je la partage entièrement. Le constat général est que, chaque jour, la paix, la sécurité et la stabilité du monde sont menacées par des fléaux que la communauté internationale ne parvient pas encore à éradiquer. Il s’agit, pour l’essentiel, et vous l’avez relevé avec pertinence :
- du terrorisme : cette véritable nébuleuse de violence et de cruauté qui, aujourd’hui n’épargne aucune région du monde ;
- des conflits armés et des crises dont la résurgence et la récurrence quasi-planétaire sont, il est vrai, source d’inquiétudes et de préoccupations de la communauté internationale :
- conflits syrien, irakien, afghan, israélo-palestinien ;
- en Afrique, pour n’en citer que quelques-unes : crises du Soudan du Sud, de la République Démocratique du Congo (qui, nous l’espérons, est en voie de solution), de la République Centrafricaine (dont la situation très fragile demande à être consolidée pour éviter toute autre récidive), crise de la Libye.
La crise libyenne, à cause de ses répercussions sur les pays voisins, la région et au-delà, mérite une attention particulière. C’est cela qui justifie la détermination de l’Afrique à se réapproprier ce dossier délicat, afin d’apporter sa contribution à la recherche d’une véritable sortie de crise.
La mise en place en janvier dernier d’un Comité de Haut niveau de cinq (5) Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine sur la Libye participe de cette volonté et de cette responsabilité.
Parmi les fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité du monde, il y a enfin la crise migratoire qui est devenue une véritable hécatombe humanitaire.
La Communauté internationale peut avoir les moyens et les ressorts pour endiguer l’ensemble de ces fléaux. Il faut pour cela qu’elle mobilise toutes les nations pour leur faire comprendre que c’est avant tout et toujours vers la paix, la justice et la solidarité que doivent se porter la volonté de tous les peuples et l’action de tous les Etats.
Madame la Doyenne,
Mesdames et Messieurs,
Voici un an, dans un enthousiasme que justifiaient les attentes des peuples du monde, en ayant notre volonté tendue vers la paix, la justice et la solidarité, nous avons adopté les dix-sept (17) Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, après l’expérience des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dessinant ainsi notre avenir commun.
Les Objectifs de Développement durable sont l’émanation de nos aspirations les plus profondes et les plus partagées. C’est un programme qui consacre l’avènement d’une nouvelle ère, celle qui s’inscrit dans le long terme pour le bien-être des générations présentes et futures.
La République du Congo a, largement, pris en son compte les Objectifs de Développement Durable dans son nouveau Plan National de Développement pour la période 2017-2021.
Dans ce plan de développement, une attention particulière est accordée à l’équilibre entre les trois piliers du développement durable que sont le développement économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement.
A propos justement de l’environnement, notre participation active à la 22ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, tenue du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, au Maroc, est la meilleure illustration de notre engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Le lancement, en marge de la COP22, de l’Initiative du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo que nous avons portée - et vous l’avez évoqué tout à l’heure, Madame la Doyenne -, participe des efforts en faveur du développement économique durable de cet espace géographique qui contribue, considérablement, à l’équilibre géo-écologique de la planète.
Je voudrais saisir cette occasion pour réitérer icil’appel que j’ai lancé à tous nos partenaires afin qu’ils apportent leur soutien conséquent au Fonds Bleu pour le Bassin du Congo.
Mesdames et Messieurs,
L’année qui vient de s’achever a été marquée en République du Congo par l’élection du président de la République. Vous l’avez, Madame la Doyenne, opportunément rappelé. Avec cette consultation majeure et la nomination du gouvernement, la nouvelle République voulue par le peuple congolais le 25 octobre 2015 s’installe progressivement.
L’année 2016 a été également marquée par une conjoncture économique et financière difficile, vous en avez été témoins.
L’année 2017 sera consacrée :
- au plan politique : à la poursuite de la consolidation de la vie démocratique dans notre pays, avec la tenue des élections législatives, locales et sénatoriales ;
- au plan économique, 2017 verra se poursuivre l’effort national, dans la rigueur et la vérité, pour mieux affronter la conjoncture qui s’annonce bien plus difficile que celle de l’année dernière.
Madame la Doyenne,
Mesdames et Messieurs,
J’aimerais saisir la présente occasion pour saluerl’élection du nouveau Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Antonio Guterres, et exprimer notre profonde reconnaissance à Monsieur Ban Ki-moon, pour son action à la tête de l’Organisation des Nations Unies.
Pour terminer, permettez-moi, Madame la Doyenne, Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques et Consulaires, de vous réitérer, pour 2017, tous mes souhaits de bonheur et de succès dans votre éminente mission au Congo.
Je vous remercie.
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La République du Congo